Le rôle des fonctions exécutives dans la vie privée et professionnelle des adultes
En neuropsychologie, nous reconnaissons une variété de fonctions « exécutives » qui font référence à des fonctions dites « supérieures » qui nous permettent d’organiser et de réguler notre comportement vers un but. Les fonctions exécutives sont particulièrement impliquées dans les situations non-routinières, c’est-à-dire celles pour lesquelles nous n’avons pas développé d’automatismes : apprendre à conduire, réaliser une nouvelle recette de cuisine, apprentissage d’un nouveau sport, utilisation d’un outil que l’on ne connait pas, etc.
Plus précisément, nous reconnaissons quatre grandes fonctions exécutives dont nous allons présenter le rôle dans des activités courantes – tant sur le plan professionnel que privé:
La mémoire de travail
La mémoire de travail (ou à court terme) permet à une personne de disposer d’un espace de travail mental afin de maintenir des informations pendant une période de plusieurs secondes, le temps qu’elle réalise la tâche en cours.
L’inhibition : verbale, cognitif, mental
Il s’agit de la capacité à maintenir temporairement les informations en cours de traitement tout en gérant, empêchant ou inhibant les sources de distraction. Dans notre société actuelle, les sources de distraction sont nombreuses. Nous reconnaissons deux types d’inhibition : l’inhibition verbale (ou cognitive) et motrice.
Exemple vie privée : je profite d’une balade pour sortir mon chien et, soudainement, je pense aux tâches que je dois faire en rentrant. Ce n’est pas le moment, je dois chasser ces pensées de mon esprit.
La flexibilité
Cette fonction définit la capacité de changer de tâches ou de stratégies mentales et à passer d'une opération cognitive à une autre. Elle nous permet de nous adapter, notamment aux imprévus.
Exemple vie privée : si vous avez l'habitude de prendre tous les jours le même chemin pour aller au travail, mais qu'un jour il pleut à verse et que vous êtes dans un énorme embouteillage, que faites-vous?
Exemple vie privée : vous aviez prévu un planning précis pour la réalisation de vos tâches administratives. Soudain, votre collègue vous annonce que l’échéance du projet sur lequel vous travaillez ensemble est avancée. Vous devez réorganiser votre emploi du temps, appeler les partenaires, envoyer des mails, etc.
La planification
C’est la capacité à utiliser des stratégies efficaces, à établir des priorités, à anticiper et prévoir les étapes d’une tâche lorsque l’on cherche à atteindre un but.
Exemple vie privée : je dois réaliser un repas pour 8 personnes pour une fête qui aura lieu la semaine prochaine comment prévois-je les étapes à cette réalisation (choix de la recette, courses, préparation, service, les temps de cuisson des différents plats, de l’heure d’arrivée des convives, du temps consacré à l’apéritif)
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Exemple vie professionnelle : votre équipe et vous prévoyez de construire un projet sur l’année à venir. Quelles étapes sont nécessaires à la mise en place du projet et comment établissez-vous les priorités ?
Souvent, ces grandes fonctions nous font défaut et ce, notamment en situation de grand stress, d’émotions intenses mais aussi parfois en raison de troubles neurodéveloppementaux comme le Trouble Déficitaire de l’Attention avec/sans Hyperactivité (TDA/H) ou la dyspraxie.
Dans ces situations, voici quelques conseils pour soutenir nos fonctions exécutives :
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Prendre l’habitude de noter ce que l’on veut retenir (permet de décharger notre calepin mental). Ne pas hésiter à se répéter.
- Si on est interrompu durant une tâche, noter la dernière chose que l’on a fait ou la prochaine à laquelle on doit reprendre pour ne pas oublier lorsqu’on y reviendra
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Si une pensée envahit votre esprit, notez-le quelque part pour vous y atteler à un moment plus opportun.
- Essayer de visualiser un tableau blanc mentalement et de faire en sorte qu’il reste
- Favoriser un environnement avoir moins de distracteurs(couper le téléphone, se mettre dos aux distractions, utiliser un casque anti-bruit, etc.).
Le propre des imprévus est qu’ils ne peuvent pas être anticipés ! Afin de faciliter votre capacité à vous adapter, commencez par changervotre manière de considérer vos tâches – privées et professionnelles ! Une tâche qui selon vous prendrait 45 min pourrait, dans la réalité et avec les imprévus, vous prendre 1h15 ! Prévoyez systématiquement un délai légèrement supérieur à ce que vous avez prévu au cas où il y aurait un imprévu(15 min, 30 min, 1h, 1 jour en fonction de la complexité de la tâche).
Afin d’éviter la surcharge mentale que nécessite l’organisation et la planification, utilisez des supports! En fonction des préférences, plutôt un format papier ou numérique. Il existe une variété d’applications, de supports visuels et informatiques qui facilitent notre organisation : to-do list, alarmes, google agenda, agendas partagés, post-it. Le mieux reste d’essayer pour voir ce qui se prête à votre fonctionnement et votre emploi du temps.
Alana Troncoso, neuropsychologue – asbl AvanceToi